Le dimanche 26 février dernier, la CNAPD organisait avec plusieurs dizaines d’autres associations, une manifestation pour dénoncer l’invasion russe en Ukraine, entamée il y a un an. Les messages centraux de cette manifestation portaient sur l’instauration urgente d’un cessez-le-feu et la poursuite d’une politique de paix active. Des revendications qui ont engendré des questionnements légitimes, mais également des caricatures injustes. Nous entendons y répondre ici avec clarté afin de prolonger le débat public.Des groupes et individus extérieurs à l’appel de la manifestation s’y sont infiltrés en tentant d’en détourner le mot d’ordre pour chercher à justifier la propagande du régime de Vladimir Poutine et ses velléités impérialistes. La CNAPD condamne ces slogans en contradiction flagrante tant avec l’appel à manifester qu’avec nos propres prises de position. La CNAPD rappelle que, malgré l’écho dont ces slogans ont profité, la grande majorité des manifestantes et manifestants s’inscrivaient dans les mots d’ordre de condamnation de l’agression russe, de solidarité avec le peuple ukrainien et de paix. La CNAPD regrette sincèrement que des personnes aient été heurtées, légitimement, par ces slogans et prendra toutes les mesures nécessaires pour éviter ce type de messages contradictoires observés lors des manifestations.La CNAPD regrette également la situation dans laquelle elle s’est retrouvée : deux manifestations organisées le même week-end autour du même sujet. Un travail d’anticipation et de dialogue sera réalisé en amont dans le futur.La CNAPD mène historiquement un combat pour une société pacifiste, estimant qu’aucune guerre n’est légitime pour régler les conflits entre États et/ou entre peuples et que le recours à la violence doit toujours être évité. Dans ce cadre, si nous adoptons une vision critique de l’OTAN et de son rôle depuis la fin la guerre froide, nous dénonçons la responsabilité première de la Russie dans le conflit, ainsi que la menace qu’elle représente pour la sécurité et la liberté de nombreux peuples européens. Ainsi, la CNAPD exhorte l’armée russe à quitter l’Ukraine et appelle au respect des droits fondamentaux de toutes les composantes de sa population, au respect du droit international, en particulier les principes de souveraineté nationale et d’inviolabilité des frontières, et défend le droit à la légitime défense des Ukrainiens. Nous regrettons l’interprétation de notre appel à manifester comme un manque de solidarité avec le peuple ukrainien, voire comme une tentative de mettre dos-à-dos l’agresseur et l’agressé.La CNAPD continue de constater avec effroi les souffrances causées par la guerre, qui s’alourdissent à mesure que la guerre continue à faire rage. Prenant en compte les intérêts des premières victimes de la guerre, mais aussi de l’ensemble du continent européen et de la planète menacée par une prolongation et extension du conflit, nous appelons avec force à un cessez-le-feu et à la sortie des troupes russes du territoire ukrainien.La CNAPD connait la difficulté de soutenir ce type de revendications dans un contexte de guerre. Nous continuerons à analyser les causes structurelles du conflit, en particulier l’absence d’une architecture de sécurité collective sur l’ensemble du Vieux Continent, et à proposer des voies alternatives à la seule surenchère militaire afin d’y répondre de manière pérenne. Nous insistons notamment sur l’intensification des efforts diplomatiques, sur le soutien humanitaire apporté aux victimes de la guerre et sur l’accueil des réfugiés et objecteurs de conscience.Nous renouvellerons nos efforts pour poursuivre le dialogue avec la population ukrainienne dans sa diversité. Enfin, nous restons plus que jamais ouverts au dialogue avec toutes les forces progressistes qui travaillent à la paix, la justice et à la démocratie.l’Organe d’Administration de la CNAPDcontact : 026405262