1 676 milliards USD, le montant estimé des dépenses militaires mondiales en 2015[1]. Soit, 2,3% du produit intérieur brut mondial ou une moyenne d’environ 230 dollars par habitant[2]. Soit, une hausse d’environ 1% par rapport à 2014, la première hausse depuis 2011.
40 milliards USD, un autre montant qui représente quant à lui la somme par an qui aurait été nécessaire pour que les Objectifs du millénaire soient atteints en 2015. Moins de 2% des dépenses militaires en 2015.
Si l’on met de côté les Etats-Unis (dont les dépenses ont diminué entre 2010 et 2015 provoquant une accalmies dans les dépenses mondiales durant cette période[3]), les dépenses militaires sont en hausse ininterrompue depuis 1998 avec une augmentation de 164,7%[4].
Ces sommes qui donnent le tournis sont justifiées comme moyens d’assurer la stabilité au niveau international. Mais, au regard de cet objectif, que nous disent ces chiffres ? Que la solution militaire est efficace ? Qu’elle permet d’assurer plus de paix et de sécurité ? Il y a de quoi en douter.
Selon l’organisation des Nations Unies, les principales menaces à la paix et à la sécurité, et donc les causes fondamentales de la violence et des guerres, sont l’extrême pauvreté, les maladies infectieuses et la dégradation de l’environnement. J’ai beau chercher, je ne vois toujours pas en quoi l’augmentation des moyens militaires et les interventions armées aident à lutter contre ces phénomènes. Au contraire, ces prétendues solutions auraient plutôt tendance à les alimenter.
A l’échelle de la Belgique, ce constat vaut également. En terme de montant dépensé par habitant, notre petit pays se place 29e au classement mondial avec 368 USD par habitants. Un chiffre que l’ont peut craindre de voir augmenter étant donné la volonté du gouvernement d’augmenter son budget dépense de défense à hauteur de 1,35% de son PIB (en comparaison avec les 0,9% actuels) et d’investir 15 milliards dans de nouveaux avions de chasse. Des investissements de nouveaux fait au nom de notre sacro sainte sécurité.
Plusieurs décennies donc que nous luttons contre la violence par plus de violence, contre l’instabilité par plus d’instabilité et pour la paix en faisant la guerre. Pourtant, des décennies a utiliser ces mêmes méthodes guerrières et à investir toujours plus dans l’armement ont maintes fois démontré l’inefficacité de celles-ci et leur fort potentiel de déstabilisation. Pourquoi donc s’obstiner dans cette voie ? Espérons-nous qu’un jour le résultat sera différent ? Serions-nous devenus fous ? Après tout, il parait que la folie revient à faire toujours la même chose tout en s’attendant à un résultat différent…
[1] Dernières données publiées par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) .
[2] MAMPAEY, Luc, Dépenses militaires mondiales: l’arc oriental fourbit ses armes, http://www.grip.org/fr/node/1996
[3] Ils restent cependant les champions et représentent à eux-seuls 35,6% des dépenses mondiales en 2015.
[4] MAMPAEY, Luc, Dépenses militaires mondiales: l’arc oriental fourbit ses armes, http://www.grip.org/fr/node/1996