Actuellement la tendance politique est de bombarder pour pacifier une région, de rejeter l’Autre pour se protéger, pourquoi ne pas construire des murs de séparation pour mieux nous rassembler ? Pendant que les prix Nobel de la paix s’attardent à préparer et perpétrer des guerres, La CNAPD va elle aussi mener un nouveau combat. Si la culture de la paix a du mal à trouver écho dans la résonance guerrière présente, nous devons bombarder d’analyses, de critiques et de réflexions le concept de violence. Un agenda pour la culture de la paix
Quels sont les éléments fondateurs de la culture de la violence ?
De nombreuses menaces pèsent aujourd’hui sur la démocratie, les libertés fondamentales et les droits humains. Ces menaces sont variées et vont de la montée de l’extrémisme violent et de la multiplication des conflits armés, aux accords de libre-échange et aux menaces sur l’environnement. Dans un tel contexte, où la paix semble définitivement appartenir au domaine des utopies, la tentation de la violence est forte et ainsi la perpétuation, ou l’accentuation, des rapports de domination. Dans un tel contexte, le travail de la CNAPD n’en est que plus important.
En effet, il est plus qu’évident que ce sont ces rapports de domination qui permettent l’instauration d’une culture de la violence.C’est par la mise en lumière de ces derniers, leur questionnement, leur déconstruction et la proposition d’une réflexion sur des modes alternatifs de fonctionnement et d’action que nous pourrons réellement contribuer à une véritable culture de paix. Cette réflexion doit être menée tant au niveau national par la promotion de la démocratie et de la citoyenneté réfléchie et engagée, qu’au niveau international par la pacification des relations et la neutralisation des rapports de force, ainsi que la promotion de la coopération entre États et groupes.
Ce travail permettra également de questionner le concept clé de la démocratie. En effet, cette notion perd de plus en plus de sens aux yeux des citoyens. Pourtant, il s’agit d’un concept évolutif qui doit pouvoir être amélioré de jour en jour. Il nous semble donc important de questionner la démocratie, de la critiquer et, de la sorte, insuffler une réflexion ayant pour résultat de lui redonner du sens. Nous interrogerons également sous un angle plus philosophique d’autres concepts importants dans le cadre de ce projet, par exemple la souveraineté ou la citoyenneté, et tenterons de définir plus profondément leur signification et les représentations que de tels concepts véhiculent.
Nous mettrons également en question l’affirmation selon laquelle il n’existerait qu’une seule et unique culture de paix. Est-il possible d’envisager différentes cultures de paix ?
D’autre part, l’analyse de ces différents modes de domination permettra également de reconstruire du sens. Ces dominations ont été, consciemment ou non, intégrées dans nos rapports à l’Autre et dans les relations entre Etats mais ne sont pas perçues comme tel par les jeunes (et les moins jeunes). Leur mise en évidence permet donc de les analyser, les critiquer et ainsi les déconstruire en le replaçant dans un contexte plus global. Ce processus permet de reconstruire du sens sur lequel il est ensuite possible de bâtir des alternatives. Celles-ci existent souvent déjà dans l’esprit des jeunes, mais il n’est possible de les mettre en mots et de les transformer en actions concrètes qu’en les inscrivant dans une réflexion plus globale.
Nous nous proposons ainsi de contribuer à mener une réflexion approfondie sur la culture de la violence et, à contrario, de réfléchir sur la culture de paix en mettant en lumière les rapports de domination à l’œuvre au sein de nos sociétés. Ce travail devra contribuer à promouvoir une réelle culture de paix et à réhabiliter le concept de démocratie.
« Si vis pacem para bellum » vel pacem ?
Au cours de notre plan d’action prévu pour quatre ans nous analyserons les rapports suivant :
- La domination sécuritaire ;
- La domination socio-économique ;
- La domination du genre ;
- La domination environnementale ;
- La domination culturelle.
Overbooké ? Non peut-être…
Parce que la culture de la paix se transmet en partie par la recherche, l’éducation et le plaidoyer politique la CNAPD s’engage à :
- Rédiger un livre collaboratif pour comprendre les logiques de dominations afin de cultiver la paix :
Rédigé par l’ensemble des administrateurs de la CNAPD ce livre apportera un éclairage particulier sur les différents modes de domination au travers d’études de cas en rapport avec le travail de terrain, de plaidoyer ou de recherche dans lequel les associations membres de la CNAPD se sont spécialisées.
- Réaliser et animer des fiches thématiques sur les rapports de dominations :
Chaque fiche sera dédiée à un mode de domination en particulier. Une fiche supplémentaire visera également à présenter un cas spécifique où chacune des dominations se rencontrent pour s’exercer en même temps. Nous voulons ainsi démontrer que toute situation est finalement dépendante d’une multitude de facteurs et qu’on ne peut déconnecter une situation spécifique d’un contexte plus global
Ce projet a pour ambition de travailler sur la radicalisation violente et les causes profondes de la violence, des questions touchant directement la jeunesse dans son quotidien. Plus concrètement, il s’agit d’animations citoyennes, de théâtre-action et de rencontres entre des jeunes issus de milieux différents et qui n’ont pas l’habitude de se rencontrer. Ces activités partiront des expériences et ressentis des jeunes afin de les inscrire dans une démarche collective grâce à l’approche artistique et la diffusion du travail mené grâce aux médias de la vidéo et du théâtre.
- Midis de la CNAPD :
Ceux-ci consistent en l’organisation d’une discussion autour d’un invité ayant une expertise ou une opinion à faire valoir sur l’une ou l’autre des thématiques défendues par la CNAPD en relation avec l’actualité du moment et dans la perspective de la construction d’un positionnement politique
- Café de la paix :
Il s’agit d’un nouveau type d’activité que la CNAPD prévoit de mettre en place dès 2017. Ces Cafés de la Paix seront organisés de manière régulière dans un endroit convivial et seront chacun dédiés à une thématique spécifique en rapport avec la paix.
- Une manifestation :
Pour conclure notre travail sur les rapports de domination et mettre en avant leurs interactions, la CNAPD organisera une manifestation nationale sous le slogan « plus d’égalité pour plus de paix »
Mais encore…
- Dispenser des animations en classe et ailleurs et continuellement les actualiser :
Parler du terrorisme a pour objectif d’aider les élèves des 4ème, 5ème et 6ème années du secondaire à avoir une vision critique sur le phénomène du terrorisme. Discuter sur le terrorisme et aider les jeunes à réfléchir sur ses possibles causes mais aussi envisager les discours diffusés par les médias est donc important pour comprendre la situation politique actuelle. Mais comment travailler un sujet difficile comme celui-ci avec les jeunes ? Comment leur faire comprendre l’importance d’avoir une pensée critique sur les informations diffusées ? Pour comprendre le phénomène, il faut déconstruire certains discours, essayer de trouver son origine et les raisons d’engagement des jeunes dans ses groupes. C’est aussi le moment où un des élèves est invité à remplir la « carte mental ». Cette carte est un document où se retrouveront toutes les idées de la classe sur les causes possibles, les moyens et les cibles des groupes dits terroristes, afin de formuler leur propre définition du sujet.
- Dispenser des formations aux enseignants, aux bénévoles et aux participants et continuellement les actualiser :
Dans le cadre de ses activités d’éducation permanente, la CNAPD organise des formations à l’intention des cadres de jeunes ou des personnes interpellées par les problématiques pertinentes. Trois types de formations sont ici envisagés.
1) Formation aux outils;
2) Formation CAP;
3) Deux formations IFC à destination des enseignants (Terrorisme en questions ? et Indifférence et sentiment d’impuissance face aux conflits armés : sensibiliser les élèves aux principes démocratiques et aux droits humains pour éveiller la conscience solidaire et citoyenne).
Tu te sens aussi concerné par la culture de paix ? Alors sors ton agenda consulte bno et n’hésite pas à participer à nos actions, télécharger nos publications, et nous suivre sur TwittBook.
Et si tu as des questions, des demandes, des précisions concernant nos projets, la rubrique « contact » est là pour ça.Démocratiquement et pacifiquement vôtre.La CNAPD