La logique visant à mettre fin au conflit russo-ukrainien par un cessez-le-feu, afin d’engager des pourparlers diplomatiques et de miser sur des traités de paix entre les belligérants (la logique défendue par les pacifistes) n’est pas populaire et n’a pas bonne presse.Nous constatons que les décideurs des pays européens et états-uniens, les plus gros exportateurs d’armes en Ukraine, favorisent plutôt la voie martiale en soutenant l’Ukraine par l’envoi de matériels militaires de plus en plus lourds et dévastateurs. Cette voie belliqueuse, bien qu’elle repose sur le droit à l’autodétermination des peuples, est tout à fait légale du point de vue du droit international, suite à l’agression de l’armée russe. Néanmoins, nous devons réfléchir à savoir si elle constitue la meilleure stratégie pour la préservation des vies humaines et de la biodiversité..En Ukraine, critiquer la propagande va-t-en-guerre, qui met la solution de la fin du conflit sur une victoire et un repli de la Russie, peut même s’avérer dangereux. Yurii Sheliazenko en est la preuve vivante. Ukrainien, objecteur de conscience, pacifiste, défenseur des droits de l’homme et secrétaire exécutif du mouvement pacifiste ukrainien, a été placé en résidence surveillée à Kiev le 15 août par les autorités ukrainiennes, car il est accusé à tort de « justifier l’agression russe ». Avant son arrestation, Yurii avait envoyé une déclaration du mouvement pacifiste ukrainien, le « Programme de paix pour l’Ukraine et le monde », au président Zelensky, ce qui a déclenché une enquête contre lui et l’a conduit à être placé en résidence surveillée.Yurii est un défenseur du droit à l’objection de conscience, ce qui ne plaît pas aux autorités ukrainiennes, d’autant plus que le gouvernement ukrainien a suspendu ce droit humain fondamental après l’agression russe de 2022. Il convient de noter que ce droit prend tout son sens en temps de guerre, car il s’oppose notamment à la propagande patriotique de recrutement militaire. Ce pacifiste dérange et il a opté d’aller jusqu’au procès pour se faire entendre et rétablir la justice.L’Union européenne n’a pas encore pris de décision au niveau du Conseil et de la Commission concernant l’accueil des objecteurs de conscience, qu’ils soient ukrainiens, russes ou biélorusses. Par contre, le Parlement européen a voté le 16 février 2023 une résolution qui contient le paragraphe suivant : « déclare sa solidarité et son soutien aux personnes courageuses de Russie et de Biélorussie qui s’expriment contre la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine ; demande que les États membres offrent protection et asile aux Russes et aux Biélorusses persécutés pour s’être exprimés ou avoir protesté contre la guerre, ainsi qu’aux déserteurs et aux objecteurs de conscience russes et biélorusses ».En ce qui concerne la Belgique, la situation n’est pas claire, mais le BEOC (Bureau européen de l’objection de conscience) et d’autres associations défendant l’objection de conscience interpellent les représentants politiques belges pour faire avancer la situation.Agir pour la Paix et le mouvement international pacifiste des objecteurs de conscience ont récemment lancé un appel public de solidarité en faveur de Yurii en proposant de le soutenir en envoyant une lettre au président ukrainien Volodymyr Zelenskyy.Pour exprimer votre protestation au président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, envoyez vos courriels à l’adresse électronique letter@apu.gov.ua. Copiez simplement le texte en cliquant sur le lien et en le copiant dans le corps de votre e-mail, ajoutez votre nom (et votre organisation si vous êtes affilié à une organisation) à la fin du texte. N’oubliez pas d’écrire « Libérez Yurii Sheliazhenko » dans l’objet de votre courriel et d’ajouter info@agirpourlapaix.be en copie de votre courriel.Par ailleurs, du 4 au 10 décembre prochain, une série d’actions collectives, telles que des manifestations et des rassemblements, sont prévues devant les ambassades de Russie, de Biélorussie et d’Ukraine. Cette vaste campagne de mobilisation est organisée par un consortium de 30 organisations de la société civile. Leur objectif est de condamner fermement l’agression russe en Ukraine, tout en mettant en avant la nécessité impérieuse pour l’Union européenne de garantir la protection de toutes les personnes qui choisissent de ne pas intégrer les forces armées russes, biélorusses ou ukrainiennes. Si vous souhaitez obtenir davantage d’informations à ce sujet, vous pouvez cliquer ici.

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