Suite aux rumeurs sur le choix du F35, la plateforme demande la suspension de la procédure biaisée de remplacement des F16La plateforme « Pas d’avions de chasse » est indignée d’apprendre que le gouvernement aurait pris la décision d’acheter 34 avions de combat F35, malgré les innombrables indications d’une procédure biaisée, opaque et caractérisée par le rejet systématique du dialogue. La plateforme appelle le gouvernement à faire preuve de bon sens et à reporter la décision relative aux nouveaux avions de combat, via le lancement d’une nouvelle procédure.La plateforme « Pas d’avions de chasse » qui regroupe 135 organisations, a lancé de multiples appels pour un débat public, large et ouvert autour de ce « contrat du siècle ». Le gouvernement et les partis de la majorité ont systématiquement refusé d’entendre les représentants de la plateforme, même après l’envoi des 38 000 signatures, transmises au Président de la Chambre en novembre 2016 conformément à l’article 28 de la Constitution. De nombreux citoyens s’inquiètent pourtant des conséquences de ce dossier d’achat et craignent à juste titre de devoir payer pendant de nombreuses années les errements de ce gouvernement.Au cours des derniers mois, plusieurs rapports ont clairement souligné que tant la préparation du dossier que l’ensemble de la procédure avaient été manipulées en faveur du F35 de Lockheed Martin. C’est la raison principale qui explique que deux candidats constructeurs (Saab et Boeing) aient jeté l’éponge, dénonçant des règles de concurrence faussées ; et que la société française Dassault a fait une offre en dehors de la procédure. Dans une démocratie saine, ces défections auraient suffi à suspendre la procédure dans son ensemble. Le Parlement doit exiger une enquête indépendante qui examine minutieusement la méthode de travail du gouvernement.Le prix de ces avions est également nébuleux. Lockheed Martin affirme que son offre s’inscrit bien dans le budget prévu de 3,6 milliards. Pourtant, une agence étatique américaine a révélé en janvier 2018 (moment où l’offre de Lockheed martin a été soumise au gouvernement) que le coût total réel de l’achat de 34 F35 par la Belgique s’élèverait à 6,53 milliards de dollars (5,6 milliards d’euros). 2 milliards d’euros de plus que ce qui a été budgété, donc. Ce montant est également confirmé par d’autres experts qui affirment que le prix de 80 millions d’euros par avion, largement communiqué depuis l’annonce du gouvernement ce week-end, correspond au « flyaway cost », qui doit effectivement être doublé pour avoir l’avion « clé sur porte ». Ajoutons encore que les coûts opérationnels du F35 sont parmi les plus coûteux… alors que cet appareil souffre de nombreux problèmes techniques. Décidément un achat capricieux, inutile et dangereux.Le gouvernement belge menace donc d’imposer à la population un avenir budgétaire inquiétant pour des objectifs militaires et stratégiques éminemment questionnables (mais malheureusement jamais questionnées). Manifestement l’effet des pressions exercées par les États-Unis et l’OTAN, qui bénéficient de l’écoute complaisante du sommet de l’armée belge.Les membres de la plateforme « Pas d’avions de chasse » déplorent que la Belgique veuille dépenser des milliards dans des avions de combat, alors que des investissements nécessaires et urgents sont attendus dans la justice, la lutte contre le réchauffement climatique, les transports publics, les soins de santé, la lutte contre la pauvreté, etc. Des postes qui participent, eux, réellement à la paix et à la sécurité. Il est inacceptable que notre gouvernement préfère soutenir les intérêts du secteur de l’armement et ses relations avec les États-Unis plutôt qu’investir dans une réelle politique de sécurité intégrée, qui vise à prévenir les conflits violents. Une politique de sécurité qui soit évidemment autre chose que le bombardement systématique de villes et de villages à travers le monde.Le gouvernement joue aussi avec l’avenir de l’ensemble de la planète car, avec le F35, il annonce implicitement prolonger la capacité d’emport de bombes nucléaires des avions belges et, par là, réaffirme son soutien à la dangereuse politique nucléaire du gouvernement américain. Rappelons à ce sujet que le sondage d’ICAN (la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires, prix Nobel de la paix 2017) réalisé en juillet 2018 souligne qu’une large majorité de la population belge ne veut pas d’avions de combat à capacité nucléaire.La plateforme appelle le gouvernement à faire preuve de bon sens et à reporter la décision relative aux nouveaux avions de combat, via le lancement d’une nouvelle procédure. Celle-ci doit être conditionnée à l’organisation d’un débat sociétal large et approfondi sur la future politique de sécurité et de défense, en lien avec un débat sur les priorités politiques dans un cadre budgétaire très limité. Dans celui-ci, il est clair pour tous les membres de la plateforme qu’une véritable politique de sécurité humaine ne doit donner aucune place à 34 avions chasseurs bombardiers pouvant transporter des armes nucléaires.La plateforme « Pas d’avions de chasse – Geen gevechtsvliegtuigen »Contact presse : Samuel Legros (CNAPD) 0484/64.57.92