Des banques opérant en Belgique, telles que BNP Paribas, Deutsche Bank, ING ou Santander, continuent d’investir dans des entreprises impliquées dans la production, l’entretien ou la modernisation d’armes nucléaires. C’est ce que révèle le nouveau rapport « Don’t Bank on the Bomb » de ICAN (la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires) et de l’organisation hollandaise PAX.
Ce rapport est le résultat d’une enquête menée auprès de 24 grands producteurs d’armes nucléaires qui contribuent aux arsenaux nucléaires de la Chine, de la France, de l’Inde, de la Russie, du Royaume-Uni et des États-Unis. L’enquête démontre que ces entreprises ont bénéficié, entre janvier 2020 et juillet 2022, de 746 milliards de dollars investis par 306 institutions financières. Il s’agit d’une augmentation de plus de 61,5 milliards de dollars par rapport à la précédente période analysée. Par contre, le rapport souligne que les investissements à long terme, tels que les prêts, ont pour leur part diminué de 45,9 milliards de dollars.
Les citoyens belges investissent indirectement dans les armes nucléaires
Parmi les 306 institutions financières étudiées, plusieurs opèrent en Belgique. À titre d’exemples, BNP Paribas, Deutsche Bank et ING investissent respectivement 12,7 milliards, 11,45 milliards et 545 millions dans les armes de destruction massive. On le voit, l’épargne de belges aboutit notamment chez des producteurs d’armes qui se jouent du droit international.
De bons exemples existent en Belgique
Heureusement, il existe dans notre pays quelques exemples de banques qui assument leur responsabilité sociétale en s’abstenant délibérément de financer les armes nucléaires.
Ainsi, en 2018, la banque KBC a révisé sa politique d’investissement en catégorisant les armes nucléaires comme controversées et en plaçant sur liste noire, les entreprises spécialisées dans l’armement atomique. Pour ce faire, la banque s’est appuyée sur le Traité international pour l’interdiction des armes nucléaires, adopté par les Nations Unies en 2017 et entré en vigueur en 2021. D’autres banques, comme VDK ou Triodos, s’interdisent depuis toujours d’investir dans les entreprises d’armement nucléaire.
À une époque où le risque d’une guerre nucléaire est élevé, les autres banques et investisseurs doivent urgemment envoyer un signal clair en coupant définitivement leurs liens financiers avec les producteurs d’armes nucléaires. Sans ce soutien financier, le développement et la production d’armes de destruction massive seraient rendus impossibles. Le secteur financier a un rôle crucial à jouer dans la réduction du nombre d’armes nucléaires dans le monde.
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