La CNAPD se réjouit de l’arrêt du Conseil d’État annulant les cinq licences d’exportation d’armes vers la Libye accordées à la FN-Herstal par la Région wallonne, et espère que cet arrêt accompagnera la prudence nécessaire dans le dossier du commerce des armes.
Au-delà de la douloureuse et cynique réalité de savoir que cet arrêt porte sur des armes déjà arrivées à destination, le message qu’il nous envoie reste primordial. Celui d’une absolue responsabilité dans les choix politiques posés, particulièrement quand ceux-ci portent sur la mise en disposition d’engins à tuer.
L’actualité nous apprend en effet de manière douloureuse que les mises en garde préalables ne sont saluées qu’une fois les prédictions révélées.
Non seulement, qui en doutait, les armes en question sont bien en Libye, et depuis longtemps, mais elles sont pour certaines venues remplacer d’autres armes qui ont basculé dans le commerce parallèle, alimentant les quelques 550 millions d’armes légères en circulation dans le monde.
Le cas que traite cet arrêt est exemplaire de la circonspection nécessaire que doit requérir tout dossier d’exportation d’armes. Loin de se réjouir de la preuve apportée à nos allégations le 07 avril par le Conseil d’État, nous sommes déterminés à œuvrer en amont pour que de tels actes juridiques n’aient plus de raison d’être. En espérant que les enseignements en seront tirés pour que notre détermination rencontre la volonté de tous les acteurs de ce commerce.
Cet arrêt du Conseil d’État justifie la nécessaire transformation prônée et défendue par le mouvement de la paix. Celle-ci implique d’être en mesure de percevoir toutes les conséquences de nos actions sur le plus long terme en se rendant capable de mettre l’intérêt direct que l’action procure en balance avec l’intérêt du plus grand nombre.
Les relations internationales plus que tout autre domaine doivent impliquer le courage de défendre prioritairement les valeurs universelles en se montrant capable de décentrement et d’empathie ; parfois contre nos intérêts à court terme, mais jamais à long terme.
Pour la CNAPD Isabelle Grippa Présidente