Au moment d’annoncer le choix du gouvernement d’acheter 34 avions de combat F35, le Premier ministre Charles Michel nous a gratifié d’une petite saillie : « ne pas acheter de matériel militaire, c’est le modèle Bisounours ». Sa justification ? « L’environnement international a beaucoup changé ».Du coup, le contre-modèle Bisounours sur lequel s’appuie le gouvernement part du constat que « l’environnement international a beaucoup changé » pour continuer de faire ce qu’on a toujours fait… en acceptant dans la même phrase que la méthode ne fonctionne manifestement pas vu que… « l’environnement international a beaucoup changé ».Le « modèle Bisounours » nous paraît évidemment plus prometteur. Simplement d’abord parce qu’il entend poser des questions.Avant d’espérer pouvoir régler les conflits à coups de bisous et d’arcs-en-ciel, les 130 associations Bisounours de la plateforme « Pas d’avions de chasse – Geen gevechtsvliegtuigen » et les 37.000 citoyens-Bisounours signataires de la pétition contre le remplacement des avions de combat F16 voulaient débattre du bien-fondé d’un tel achat qui porte sur les 50 prochaines années. A-t-on pris la peine d’étudier et de débattre de la forme que prendra notre armée et notre politique de défense dans les prochaines décennies ? Non. On prend les mêmes et on continue. A-t-on évalué la pertinence de l’OTAN (au court, moyen et long termes) pour la politique de sécurité et de défense de la Belgique ? Non. L’OTAN nous demande d’acheter de nouveaux avions de combat, on le fait.Nous restons convaincus que cet achat est inutile et contreproductif, et ferons en sorte qu’il sera un sujet central de la prochaine campagne électorale.En attendant, comme les Bisounours, essayons malgré nous de positiver l’achat de 34 avions de combat.Un point positif existe pour toutes celles et ceux qui travaillent à un monde plus juste et plus égalitaire, ici et ailleurs. Depuis le début de la législature en effet, le gouvernement a contracté pour près de 8 milliards d’euros dans du matériel militaire (34 avions de combat, 6 frégates, deux chasseurs de mine, 440 véhicules blindés, des drones, etc). Un des gouvernements les plus a droite de l’histoire de la Belgique, chantre de l’austérité budgétaire et des « efforts budgétaires », est donc manifestement capable d’investissements publics…et non des moindres.On peut aujourd’hui rappeler la coupe de plus d’un milliard d’euros dans les soins de santé cette année, le fait qu’une 1 personne sur 6 vit en-dessous du seuil de pauvreté en Belgique, que le budget de la justice est inférieur au budget de l’armée ou encore que les dérèglements climatiques évidents appellent tous à d’autres priorités.Voici donc notre paix-riodique du mois de novembre. Encore une fois, il regorge d’idées et de propositions Bisounours pour continuer à questionner et à mobiliser contre la guerre, pour la paix, la justice et la démocratie.Tout d’abord, et pour continuer directement dans le dossier du remplacement des F16, un texte de Grégory Mauzé et de Samuel Legros sur la nécessité de questionner l’OTAN, le communiqué de presse que la plateforme « pas d’avions de chasse » a publié peu avant la décision du gouvernement et le reportage de l’action que la plateforme a organisé devant le Conseil des ministres.Ensuite vous trouverez un texte de Thibault Zaleski qui témoigne de l’expérience d’animations en IPPJ autour des questions de radicalisme, d’extrémisme violent et de terrorisme. Des animations que la CNAPD déploient dans toutes les institutions publiques de protection de la jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis le début de cette année.Vous pourrez également lire le communiqué de presse conjoint de la CNAPD, de la LDH et d’Amnesty international par rapport à l’exportation d’armes wallonnes vers l’Arabie saoudite. Ce communiqué est paru peu après la disparition de Jamal Khashoggi et veut insister aussi sur les effets dévastateurs de l’intervention militaire sous commandement saoudien au Yémen.Enfin, nous vous proposons un compte-rendu de la rencontre organisée par la CNAPD peu avant les élections communales entre quelques candidats bruxellois et des représentants de VSP, la Voix des Sans-Papiers.A l’agenda, la CNAPD vous invite dans cette newsletter à différents événements : à notre conférence/débat autour de la thématique du rôle des communes dans l’aide aux sans-papiers, à la pièce Pourquoi Jessica a-t-elle quittéBrandon ? proposée au théâtre de la vie, à la grande manifestation nationale « claim the climate » le 2 décembre prochain, à la conférence/débat Des femmes dans la grande guerre et finalement à la mobilisation pour le boycott de l’eurovision 2019.Bonne lecture à toutes et tous et… bisous !Samuel Legros