Communiqué de presse de la CNAPDGuerre en Ukraine : pour un retour au dialogue et un désarmement immédiat !
Dans le courant de la nuit du 23 au 24 février 2022, la Russie a décidé de lancer une opération militaire en territoire ukrainien pour soutenir les forces séparatistes de l’Est de l’Ukraine. Des bombardements ont été signalés en plusieurs endroits du pays occasionnant des victimes parmi les civils et les forces armées ukrainiennes.En tant qu’organisation œuvrant à promouvoir la paix, la Coordination Nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie (CNAPD) tient à rappeler son attachement indéfectible aux principes fondamentaux consacrés par la Charte des Nations unies. La résolution des conflits ne doit jamais passer par la menace ou par le recours à la force. Les premières victimes seront évidemment les populations civiles situées dans les zones de combat, qui paieront un lourd tribut et devront faire face aux conséquences humanitaires dramatiques de ces affrontements.Par conséquent, la CNAPD considère que seule la voie du dialogue peut mener à une solution juste et équitable entre les parties au conflit. A ce titre, nous demandons :
Que les autorités russes agissent en plein respect du droit international :La CNAPD condamne avec fermeté la décision des autorités russes de recourir à l’emploi de la force dans le conflit qui l’oppose à l’Ukraine et aux forces de l’OTAN. La Russie se doit d’agir en plein respect du droit international en vigueur. La reconnaissance de l’indépendance des Républiques de Lougansk et de Donetsk par le Kremlin suivie du déclenchement d’une opération militaire en territoire ukrainien constitue une violation grave des principes de souveraineté et de non-recours à la force consacrés par la Charte des Nations unies, à laquelle la CNAPD adhère pleinement. La politique expansionniste de l’OTAN ne peut jamais légitimer un recours à la violence armée de la part de la Russie pour protéger ses intérêts.Les autorités russes doivent, par conséquent, œuvrer urgemment à la mise en œuvre de leurs obligations internationales. La protection des civils et le respect du droit international humanitaire doivent primer sur toute considération stratégique. Les parties au conflit sont tenues de négocier les conditions d’un cessez-le-feu immédiat et pérenne, conformément aux Accords de Minsk I et II. Les forces armées russes doivent également se retirer sans attendre des territoires contestés et rétablir la pleine souveraineté de l’Ukraine sur la Crimée et sur les Républiques séparatistes du Donbass.
Que les préoccupations de sécurité de la Russie soient prises en compte par l’OTAN :Tout au long de son existence, la CNAPD a perçu l’OTAN comme un facteur de déstabilisation pour la paix et la sécurité internationales. Par conséquent, la CNAPD a sans cesse milité pour sa dissolution et a toujours considéré qu’une paix durable en Europe ne peut être mise en œuvre en faisant fi des préoccupations de sécurité de la Russie. Depuis de trop nombreuses années, celles-ci ont été grossièrement ignorées par l’Alliance et par les États-Unis. L’OTAN doit reconnaître sa part importante de responsabilité dans la crise actuelle. Elle doit désormais faire des concessions et accepter un non élargissement à l’Ukraine, tout en renonçant également à la militarisation de ses Etats membres situés à proximité du territoire russe. Les promesses politiques qui ont été faites en ce sens par les Etats-Unis aux autorités russes durant les années 1990 doivent être enfin respectées. Ce n’est qu’en prenant en compte les préoccupations de sécurité de la Russie que l’on procédera à une réelle désescalade. Les forces armées de l’OTAN doivent également cesser tout transfert d’armement vers l’Ukraine, et adopter une position centrée sur un dialogue constructif avec pour prérequis le désarmement préalable de toutes les parties.
Que la Belgique adopte impérativement une position de neutralité visant une désescalade des tensions et se montre solidaire des populations civiles touchées par le conflit :La position de la Belgique doit également être très claire à ce sujet : notre pays ne doit pas contribuer à alimenter le conflit entre les forces de l’OTAN, l’Ukraine et la Russie. Si la ministre Dedonder s’est dite récemment ouverte au dialogue avec Moscou
« comme piste numéro une », elle affirme néanmoins que la Belgique se conduira en
« allié solidaire » de l’OTAN
. Cette position est contre-productive, car elle ne fait que renforcer l’hostilité entre les parties. Notre pays doit faire preuve de courage politique en se désolidarisant de la ligne de conduite agressive de l’OTAN qui met à mal la sécurité européenne depuis de nombreuses années.En l’état, il est difficile de travailler à une diminution des tensions quand le spectre du recours à la force est continuellement agité par les différentes parties. C’est pourquoi nous demandons instamment au gouvernement fédéral belge d’adopter une position de neutralité à l’égard de l’OTAN. Cette position implique un retrait militaire total, c’est-à-dire de ne fournir ni matériel de quelque nature qu’il soit, ni soldats, ni aide logistique aux forces armées des parties au conflit (y compris à l’Ukraine). La Belgique doit concentrer tous ses efforts à œuvrer pour une solution diplomatique et non-violente à la crise.De plus, notre pays doit affirmer sa solidarité toute entière envers les populations civiles touchées par le conflit. Le gouvernement belge doit œuvrer dès à présent à l’accueil de réfugiés sur son territoire et leur assurer des conditions de traitement dignes et humaines, conformément au droit international humanitaire.L’Union européenne doit assumer son rôle d’interlocuteur et se positionner en médiateur de la crise. Ses efforts doivent être orientés vers la désescalade des tensions afin de parvenir à une solution de sortie de crise diplomatique et non-violente. Elle doit, plus que jamais, ériger les valeurs de paix, de démocratie et d’humanisme qui sont les siennes en principes cardinaux qui guideront son action.Enfin, la CNAPD tient à réaffirmer sa solidarité et son empathie pour l’ensemble des citoyens du monde et des mouvements pacifistes qui expriment leur opposition à la guerre avec conviction, et agissant, parfois, au péril de leur vie.
Contact presse :Mathieu Saïfi, chargé de recherche et de plaidoyer à la CNAPDEmail :
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