Du 21 au 23 juin 2022, plus de 100 pays se réuniront à Vienne dans le cadre du Traité des Nations unies sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), pour la première conférence des États parties sous l’égide de l’ONU. A cette occasion, l’ensemble des pays qui ont adhéré au TIAN et ceux participant sous le statut d’observateur travailleront à un plan concret pour un monde sans armes nucléaires, dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et l’insécurité qu’elle fait peser. La Belgique a finalement annoncé ce samedi 18 juin qu’elle participera à cette conférence en tant qu’Etat observateur. La Coalition belge contre les armes nucléaires se réjouit que le gouvernement mette enfin en pratique son propre accord de coalition.La problématique des armes nucléaires est à nouveau en tête de l’agenda international. L’invasion russe de l’Ukraine et les menaces d’utilisation d’armes nucléaires ont ravivé les craintes d’une guerre nucléaire. Cela remet en question les vieilles hypothèses sur la sécurité et la dissuasion. Dans ce conflit, les armes nucléaires, qu’elles soient russes ou étatsuniennes, ne sont pas utilisées pour dissuader, mais pour contraindre et intimider, et, parfois, pour fournir une couverture aux crimes de guerre et aux violations des droits humains. Il est maintenant plus clair que nous ne serons jamais en sécurité tant que les armes nucléaires existeront.La conférence des Etats parties au TIAN, en tant que forum de dialogue multilatéral, est le cadre idéal pour travailler au désarmement nucléaire. C’est un évènement historique ! Lors de celle-ci, les États parties ne sont pas les seuls à y être invités. Effectivement, les pays souhaitant suivre les travaux et participer aux débats sur le Traité sont également les bienvenus en tant qu’États observateurs. L’Australie a également annoncé sa participation la semaine dernière. La Belgique rejoint ainsi le club des alliés européens et de l’OTAN qui ont déjà annoncé leur présence. En effet, l’Allemagne et la Norvège (deux Etats membres de l’OTAN par ailleurs) ainsi que la Finlande, la Suède et la Suisse ont annoncé leur participation en tant qu’Etats observateurs. Mieux encore, l’Autriche, le Vatican, l’Irlande, le Lichtenstein, Saint Marin et Malte ont déjà adhéré au TIAN, ce qui démontre un intérêt grandissant pour le désarmement nucléaire .La Belgique a enfin décidé de mettre ses promesses de l’accord gouvernemental en pratique, c’est-à-dire de « s’investir de manière active dans le désarmement nucléaire » et de vérifier « comment le Traité des Nations Unies sur l’interdiction des armes nucléaires peut donner un nouvel élan au désarmement nucléaire multilatéral ». Alors que le Premier ministre De Croo a indiqué, lors de la commission des affaire étrangères du mercredi 15 juin, qu’il n’avait pas l’intention d’envoyer une délégation car cela mettrait en péril l’unité de l’OTAN, la Belgique a finalement décidé d’y aller, dans le cadre d’une contrepartie visant à faire approuver l’augmentation du budget de la défense à 2 % du PIB d’ici 2035.Il est positif que le gouvernement honore maintenant son propre accord de coalition en envoyant une délégation belge à Vienne. C’est la seule façon pour notre pays de savoir comment le Traité d’interdiction peut donner une impulsion positive au désarmement nucléaire multilatéral. Un premier pas a été fait, mais ce n’est qu’un début ! Désormais, la Belgique doit aller plus loin et s’engager à ratifier le TIAN. 77% des Belges demandent que notre pays soit partie à ce Traité (YouGov, novembre 2020).La Coalition belge contre les armes nucléaires sera présente à Vienne pendant toute la durée de la conférence des Etats parties au TIAN et fournira des mises à jour régulières via :
- nonukes.be/fr/accueil/
- un webinaire intitulé « Road to Vienna » sera organisé le 20 juin 2022 de 20h à 21h. Plus d’informations via : https://nonukes.be/fr/road-to-vienna-2/