Le gouvernement vient d’annoncer que sa participation aux bombardements en Irak, qui doivent reprendre le premier juillet, allait s’étendre à la Syrie et ce, sans aucune légalité internationale. Peut-on en effet réellement invoquer la « légitime défense » lorsque le 22 mars dernier, Bruxelles a été attaquée par certains de ses propres habitants ? Il faut également rappeler que cette annonce arrive moins d’un mois après que notre ministre de la sécurité (sic) et de l’intérieur ait déclaré qu’ « une partie significative de la communauté musulmane a dansé après les attentats ». Notre gouvernement poursuit donc sa politique délétère qu’il nomme encore « lutte contre le radicalisme » mais que nous pourrions plus justement qualifier de « lutte pour le radicalisme ».
La stigmatisation calomnieuse d’une partie significative de la population belge par des personnes censées poursuivre l’intérêt général, tout comme la politique guerrière qu’elles entendent poursuivre, alimentent inévitablement les causes du phénomène qu’on prétend combattre et donne du grain à moudre à ces discours extrémistes qui voient dans l’action de nos gouvernements, des arguments justifiant leur entreprise mortifère.
Afin de dénoncer ce type d’amalgames, ces contre-vérités et contre-productivités, la CNAPD s’est lancée il y a quelques mois dans la réécriture de sa brochure sur « l’engagement de jeunes belges dans des groupes djihadistes combattants ». Sa publication tombe malheureusement dans ce contexte de surenchère mais nous conforte dans l’idée qu’il est nécessaire de proposer un point de vue différent, pertinent et constructif dans l’analyse du phénomène d’extrémisme violent, de son traitement médiatique et de sa réponse politique. Une analyse qui puisse alimenter un travail citoyen collectif, critique, responsable et solidaire.
A l’occasion de la parution de cette nouvelle brochure et dans le cadre politique que nous connaissons, la CNAPD a la plaisir de vous inviter à la conférence qu’elle organise ce mercredi 18 mai après-midi au « foyer européen ». Outre la présentation de la brochure, cette conférence sera l’occasion de prendre connaissance d’un autre projet pédagogique intitulé « Rien à faire, rien à perdre » qui vise à collecter des récits de vie de jeunes qui ont voulu partir se battre en Syrie. La conférence proposera également d’échanger autour de ce qui est mis en place pour lutter contre le radicalisme et le terrorisme avec un fonctionnaire de prévention de la commune de Molenbeek ainsi qu’avec un ancien directeur de la police judiciaire.
Le programme détaillé et toutes les informations utiles sont consultables ici.