Si la trajectoire budgétaire présentée par le nouveau gouvernement est respectée, les dépenses militaires atteindront 13,4 milliards d’euros en 2029 (2% du PIB) et 18 milliards en 2034 (2,5 % du PIB). 10 milliards de plus qu’aujourd’hui. Les associations du mouvement pour la paix sont profondément alarmées par ce nouveau coup d’accélérateur envisagé par la coalition Arizona. Elles dénoncent la réduction jusqu’à l’absurde du concept de sécurité aux seules questions d’armement et de confrontation militaire.

L’augmentation des dépenses militaires est en grande partie financée par des coupes drastiques dans les dépenses sociales, qui représentent pourtant un filet destiné à assurer la sécurité et la protection des citoyennes et des citoyens. Près de 3 milliards d’économie seront ainsi, par exemple, organisées sur les allocations sociales les plus basses. En tout, le gouvernement Arizona entend faire un minimum de 16 milliards d’économie sur les services publics d’ici à la fin de la législature. Il prévoit de financer le reste des investissements militaires via la création d’un « fond pour la défense » alimenté par la vente d’actions de l’État, qui continuera de détricoter les compétences régaliennes de la Belgique au profit du secteur privé.

Le gouvernement de l’Arizona soutient qu’un « refinancement » substantiel de l’armée et un appui à l’industrie de l’armement sont nécessaires après des années de « négligence ». Pourtant, le budget militaire de la Belgique a déjà doublé depuis 2017, passant de 3,9 à 7,9 milliards d’euros. Deux paquets d’investissements dans du matériel militaire ont été décidé, pour 9,2 milliards (gouvernement Michel) puis 10,2 milliards (gouvernement De Croo). Pour justifier cette nouvelle escalade, le gouvernement Arizona fait référence, comme ses prédécesseurs, aux engagements pris dans l’OTAN, à la guerre en Ukraine ou au contexte géopolitique volatile.

 L’approche « pansociétale » pour « une nouvelle culture de la sécurité » 

Sans doute pour convaincre la population belge que des milliards vont à nouveau être injectés dans l’armée belge alors qu’un minimum de 16 milliards d’euros seront prélevés sur l’ensemble des postes essentiels à la réelle sécurité, le nouveau gouvernement entend développer « une approche pansociétale », pour sensibiliser « l’ensemble de la société à une nouvelle culture de la sécurité » et ceci « afin d’améliorer la perception qu’a le public de la sécurité et de la défense ». Pour ce faire, le gouvernement Arizona entend renforcer « la formation Sécurité et Défense prévue dans l’enseignement » et l’élargir « en prévoyant notamment un nombre suffisant de formateurs » et en nommant « un référent militaire chargé d’expliquer dans les écoles ce que fait la Défense et comment elle contribue à la paix internationale et à notre sécurité ». Les associations signataires sont profondément choquées par ces projets d’endoctrinement qui touchent à l’éducation de nos jeunes, contraire aux prescrits et aux objectifs de notre enseignement. Elles rappellent que la culture militaire ne permet en rien de comprendre et de s’attaquer aux grands défis que l’humanité a à affronter. Et ne constitue aucunement un tremplin vers l’émancipation.

Les associations du mouvement pour la paix appellent instamment à l’organisation d’un débat large, public et démocratique sur les risques énormes que nous font encourir les politiques de l’OTAN – dont les dépenses militaires cumulées représentent déjà 55 % des dépenses militaires mondiales alors que le secrétaire général de l’OTAN appelle à un nouvel objectif budgétaire de 3,6% du PIB… – et sur les graves dangers d’une réponse militariste aux défis sécuritaires, humains et environnementaux. L’Europe et le monde ont urgemment besoin d’une nouvelle politique de sécurité internationale axée sur la diplomatie et sur les accords de sécurité mutuelle et de désarmement, faute de quoi nous risquons de nous diriger vers des confrontations armées désastreuses entre puissances nucléaires. Une nouvelle politique de sécurité et de détente donc, comme seule voie pérenne pour affronter les enjeux planétaires tels que le dérèglement climatique, la pauvreté et l’armement nucléaire.

Dans cet objectif, les associations du mouvement pour la paix appelle à rejoindre le « bloc de paix » lors de la manifestation syndicale du 13 février prochain sous le slogan : « L’armement kidnappe nos acquis sociaux ».

Associations signataires : 

CNAPD, Comité belge de soutien au peuple sahraoui, CSOtan, INTAL, Pax Christi Vlaanderen, Vrede vzw, Vredesactie, Vzw Aan De IJzer 

Contacts presse : 

(NL) Ludo De Brabander (Vrede vzw) – 0473 51 64 62 

(FR) Samuel Legros (CNAPD) – 0484 64 57 92 

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