Monsieur le Premier Ministre,
Nous accusons bonne réception de votre réponse du 12 décembre 2016 à notre courrier du 20 septembre et vous remercions de cet envoi. Nous prenons bonne note du fait que la loi de programmation militaire paraît vous apporter les gages d’un débat démocratique, ouvert et transparent, alors même que celle-ci a été déclarée anticonstitutionnelle (article 142, alinéa 2) par le Conseil d’État cinq jours avant l’envoi de votre courrier.
Cette position nous apparaît d’autant plus étonnante que vous doutiez, par voie de presse au mois de mai dernier, qu’ « un modèle avec des élections tous les quatre ans [ne soit] suffisant pour créer la confiance et la participation ». Ainsi, bien que les investissements que votre Gouvernement entend mener dans la Défense soient inscrits dans votre Déclaration de politique générale (DPG), vous conviendrez pourtant avec nous qu’ils engagent des montants d’autant plus significatifs que tous les services publics belges font l’objet de coupes budgétaires.
Ces investissements seraient justifié, d’après votre DPG, pour « pouvoir continuer à compter à l’avenir sur une capacité militaire suffisante si [la Belgique] veut être et rester crédible sur la scène internationale ». Nous continuons à penser que cette crédibilité et les manières d’y parvenir méritent bien davantage qu’une loi contraire à la Constitution, votée dans les règles du jeu parlementaire. Particulièrement vu le contexte austéritaire où cette recherche de « crédibilité internationale » s’organise au détriment de la sécurité sociale de la population belge, de sa justice et des conclaves budgétaires de ses gouvernements actuels et à venir.
Nous comprenons donc que d’autres voies, d’autres moyens doivent être empruntés afin d’assurer le débat sociétal que la question du remplacement des avions de chasse doit logiquement susciter. Nous vous assurons de notre engagement à les poursuivre et vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’expression de nos respectueuses considérations.
Pour la plateforme nationale « Pas d’avions de chasse – Geen gevechtsvliegtuigen »,
Ludo De Brabander, Samuel Legros