Du 15 au 17 octobre avaient lieu trois journées d’actions contre le TTIP, appelé aussi TAFTA ou traité transatlantique, à Bruxelles. Voici un rapide retour sur la situation. De plus en plus rares sont ceux qui n’ont pas entendu parler du TTIP, ce traité monstrueux que les Etats-Unis tentent de conclure avec l’Europe au nez et à la barbe de ses habitants.
Un traité scandaleux qui ne laisse pas les citoyens de marbre. Raison pour laquelle nombre d’entre eux, soutenus par des associations de la société civile, ont voulu marquer le coup lors du sommet du Conseil Européen, ces 15 et 16 octobre.
Ainsi, de nombreux citoyens de différents pays se sont organisés pour marcher jusqu’à Bruxelles afin de rejoindre les manifestants belges et de les aider à symboliquement bloquer la ville à l’arrivée des dirigeants de l’UE qui devaient s’y réunir.
Si l’action du 15 octobre se voulait marquante, ses participants n’avaient certainement pas l’intention d’être violents ou agressifs. Telle n’a pas été l’interprétation de la police qui a déployé presque autant d’hommes que de manifestants et a procédé à des arrestations administratives massives.
Alors que l’alliance D19-20 (composée, rappelons-le, de représentants des agriculteurs, de syndicalistes et de représentants de plus de 60 organisations issues du monde associatif) avait reçu l’appui de quatre syndicats de producteurs de lait – European Milk Board (EMB), Milcherzeuger Interessengemeinschaft (MIG), les Jeunesses Agricoles Belges (JAB) et Flemish Milk Board (FMB) – et attendait l’arrivée de différents militants et syndicalistes européens, il est curieux de constater que la police n’a dénombré que 600 manifestants et activistes (et réussi, tout de même, à en arrêter plus d’un sixième) cet après-midi là .
D’autant plus curieux que, si on en croit certains médias, l’action comptait à peu près 2000 participants. Un chiffre plus en adéquation avec le nombre de citoyens qui manifestaient le samedi 17 octobre pour clôturer ces trois jours d’actions contre le TTIP. Manifestation qui, elle, s’est déroulée sans accident, au dire, toujours, de la presse.
Était-ce dû au fait que le samedi après-midi, les dirigeants de l’UE et les autres lobbyistes ne travaillent généralement pas et que les manifestants ne risquaient donc pas de gêner ces grands hommes? Une chose est sûre, le jeudi après-midi, la police semblait bien plus préoccupée par les embouteillages éventuellement créés par le mouvement citoyen que par le réel danger que pouvait représenter ses participants.
Bien que les deux manifestations à Bruxelles n’aient pas eu le succès de celle de Berlin, la société civile belge ne peut que se réjouir de voir le nombre grandissant de personnes impliquées dans la lutte contre le TTIP, qu’il s’agisse de citoyens, d’associations, de communes ou d’autres mouvements citoyens. On ne peut incontestablement pas nier qu’une conscience collective européenne existe et qu’elle n’a assurément pas dit sont dernier mot…