Édito : Plus c’est gros, plus ça passe
Voilà désormais qu’Alexander De Croo est présenté comme un soutien au terrorisme. Pour quelle raison ? Pour avoir assuré le minimum syndical : demander à Israël d’éviter les victimes civiles et de respecter le droit international humanitaire dans sa guerre contre Gaza.
Pourtant, la disproportion de la réponse israélienne aux attaques du 07 octobre est évidemment manifeste. Tout comme les crimes de guerre dont elle se rend systématiquement coupable.
Il y a encore quelques personnalités politiques en Belgique qui osent faire le lien entre ces appels à la retenue et au dialogue, et l’antisémitisme en Belgique. À l’image de Théo Francken par exemple, qui n’a pourtant jamais caché son soutien à des collaborateurs flamands de la Deuxième Guerre mondiale ; même quand il était Secrétaire d’État.
Plus c’est gros, plus ça passe.
Heureusement, la population belge n’est pas dupe du faux-procès en antisémitisme qui lui est adressé quand elle manifeste pour une paix juste en Israël/Palestine.
Nous ne pouvons que donner raison à Alexander De Croo quand il déclare, dans la conférence de presse qui lui a valu l’étiquette de « soutien au terrorisme », « qu’il n’y [a] pas de solution militaire à ce conflit. Un jour, les gens devront se parler et une solution politique est la seule solution possible ». Dans sa suite, nous rappelons que la « solution militaire » n’en a jamais été une, ni là ni ailleurs. La voie politique doit être urgemment suivie partout, de Gaza à l’Ukraine.
Il est à espérer que la « pause humanitaire » actuelle à Gaza se mue en cessez-le-feu permanent. Celui-ci ne peut pas entériner un nouveau statu quo qui appellera mécaniquement de nouvelles violences et de nouvelles tragédies. Le droit à l’auto-détermination du peuple palestinien a trop longtemps été foulé au pied, comme son droit à vivre en paix, en sécurité et dans la dignité.
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