/Communiqué de presse 05 mars 2025 /

 Aujourd’hui, plus de 1000 citoyen·nes de 11 villes belges différentes1 ont collectivement déposé une plainte contre Challenge Airlines auprès de leur commissariat local. Cette action nationale a été organisée suite à un nouveau rapport publié par Vredesactie, qui montre que cette compagnie aérienne belgo-israélienne (basée à Liège) continue de transporter des armes depuis les États-Unis vers Israël. Ces activités sont contraires au droit pénal belge. Par cette action, les citoyen·nes demandent donc au Parquet fédéral d’ouvrir une enquête judiciaire contre la compagnie, pour complicité de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. 

Challenge Airlines : l’artère vitale de la violence et de la colonisation 

Un an et demi après le début de l’escalade massive de la violence à Gaza, les tribunaux internationaux sont unanimes sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité qui y sont commis. Ces condamnations n’empêchent pas Challenge Airlines de continuer à contribuer de manière cruciale à la structure économique qui permet la violence génocidaire et les politiques d’apartheid d’Israël. 

En mai 2024, Vredesactie a mis la main sur des documents montrant que Challenge fournissait 70 tonnes d’armes à l’armée israélienne depuis les États-Unis via Liège. À la suite de ces révélations, Vredesactie, la CNAPD, la Ligue des Droits Humains et Amnesty International ont mis en cause le ministre wallon de la Mobilité de l’époque. En conséquence, le gouvernement wallon a annoncé l’interdiction de ce transit d’armes. 

Dans son nouveau rapport, Vredesactie révèle comment Challenge Airlines continue de renforcer la capacité militaire de l’armée israélienne sans être inquiété, même si les vols militaires ne semblent plus passer par l’aéroport de Liège. Sur les 87 vols directs opérés par Challenge Airlines entre les États-Unis et Israël depuis octobre 2023, 62 reliaient directement des bases militaires. 

« La compagnie Challenge Airlines, basée à Liège, continue de transporter vers Israël des armes utilisées pour des crimes de guerre et des violences génocidaires. Il faut être clair, il s’agit d’une compagnie belge qui a du sang sur les mains », affirme Jo Dirix, chargé de campagne pour Vredesactie. 

Le PDG de Challenge Airlines : un défi de taille pour le Parquet 

Réagissant aux révélations sur le transit d’armes de Challenge Airlines en mai 2024, le PDG de Challenge, Yossi Shoukroun, a répondu laconiquement : « Pour nous, [la guerre] était une opportunité commerciale ». 

Le fait que Shoukroun estime que les profits réalisés justifient la complicité dans des crimes de guerre est profondément troublant, et soulève également des questions sur le cadre de valeurs dans lequel l’entreprise opère. 

Indépendamment du cadre de valeurs des responsables de l’entreprise, deux principes cruciaux s’appliquent néanmoins : le droit pénal belge et le droit international. 

Le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité sont punissables selon les articles 136bis, 136ter et 136quater du Code pénal. De plus, l’article 136sexies du Code pénal stipule qu’une infraction pénale peut être établie pour les services de transport de matériels militaires, dont on sait 

qu’ils sont utilisés pour commettre ou faciliter ces crimes. Selon le droit belge, les activités de Challenge Airlines peuvent donc être qualifiées de complicité aux crimes de guerre et aux crimes contre l’humanité, et les autorités et tribunaux judiciaires belges sont donc compétents pour agir. 

La réponse massive des citoyen·nes et des organisations de la société civile à l’appel de Vredesactie et de ses partenaires (dont la liste est reprise ci-dessous) à déposer une plainte contre Challenge souligne l’ampleur de l’indignation suscitée par les activités de la compagnie. Grâce à ces plaintes massives, les citoyen·nes espèrent placer Challenge Airlines dans le viseur du Parquet fédéral. Le PDG de la compagnie ayant indiqué qu’il ne respecterait les lois que s’il y était contraint, il appartient désormais au procureur fédéral de mettre un terme à cette complicité belge au génocide en cours. 

La nécessité d’une meilleure législation 

Le message des activistes s’adresse également au gouvernement fédéral et au gouvernement wallon. 

En effet, la transposition dans la législation belge de la directive européenne sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité est sous la responsabilité du nouveau gouvernement fédéral. Cette récente législation oblige les entreprises européennes à vérifier l’ensemble de leur chaîne, pour détecter les violations aux droits humains, et à ensuite prendre les mesures qui s’imposent si de telles violations se révèlent. Les entreprises qui n’appliqueraient pas ces mesures pourraient non seulement faire l’objet de poursuites, mais aussi être tenues responsables des violations des droits humains auxquelles elles contribuent. Une mise en oeuvre convenable de cette législation limitera fortement la capacité d’entreprises comme Challenge à contribuer à des violences meurtrières. Les organisations participantes appellent donc le gouvernement fédéral à agir rapidement en ce sens, afin que la législation soit appliquée. 

De plus, les organisations demandent au gouvernement wallon de renforcer le décret wallon relatif au commerce des armes, afin de combler une fois pour toutes les lacunes en matière d’exportation et de transit d’armes vers les zones de conflit. 

Vredesactie se bat pour un monde où les conflits seraient réglés de manière non-violente. Cette action s’inscrit dans le cadre de sa campagne Power Down Israel, dans laquelle l’organisation met en lumière l’implication de la Belgique dans la violence en cours à Gaza. 

Cette action a été réalisée en collaboration avec l’Association belgo-palestinienne, la Coordination Nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie, Intal, StopAlibaba & Co, Liège-Palestine Solidarité, Haltes-Guerres, Étudiant.e.s de Gauche en Action, le Comité Verviers Palestine, Vrede, Palestina Solidariteit, Labo vzw, Gentse coalitie voor Palestina, Een Hart voor Vluchtelingen, Masereelfonds, Antwerpse coalitie voor Palestina, Diestenaars voor Palestina, Limburg4Palestine, Ieper4Palestine, Leuvens Actiecomité voor Palestina, Action Palestine Namur, le CNCD et 11.11.11. 

Contacts presse : 

FR : Sarah Rousseau (chargée de sensibilisation, CNAPD) – 0472 61 67 19 NL : Mattijs Van den Bussche (chargé de campagne, Vredesactie) – 0487 78 37 12 

  1. Le 5 mars, des citoyen·nes ont déposé collectivement des plaintes contre Challenge Airlines dans les commissariats de police de Bruxelles, Anvers, Gand, Liège, Bruges, Diest, Hasselt, Louvain, Malines et Namur. Une action est également organisée à Ypres le 6 mars. ont collectivement déposé une plainte contre Challenge Airlines auprès de leur commissariat local. Cette action nationale a été organisée suite à un nouveau rapport publié par Vredesactie, qui montre que cette compagnie aérienne belgo-israélienne (basée à Liège) continue de transporter des armes depuis les États-Unis vers Israël. Ces activités sont contraires au droit pénal belge. Par cette action, les citoyen·nes demandent donc au Parquet fédéral d'ouvrir une enquête judiciaire contre la compagnie, pour complicité de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. 

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