Il y a quelques jours, le baromètre politique de La Libre/RTBF/Dedicated nous livrait un verdict particulièrement interpellant concernant le droit de vote des étrangers aux élections régionales. D’après ce sondage, 54% des Belges seraient contre le droit de vote des étrangers : 50% de Flamands, 49% de Bruxellois et 62% de Wallons. Plus de la majorité des Belges ne partagerait donc pas l’idée selon laquelle les résidents non-Belges ont le droit d’élire nos députés régionaux…
Le droit de vote des étrangers est depuis longtemps un combat important de la CNAPD. Nous estimons que la citoyenneté est un concept qui devrait être délié de celui de nationalité. La citoyenneté se réfère à la volonté et à la liberté de tout individu d’adhérer à une communauté politique quelle que soit sa nationalité.
Alors pourquoi une telle opposition ? Manifestement, nous craignons toujours l’« étranger ». Il suffit d’ailleurs de voir comment nous traitons la question des réfugiés et des migrants pour s’en convaincre. Face à cette crainte, le repli sur soi et sur ce qui nous semble familier reste un réflexe tristement naturel.
Et le climat sécuritaire de ces derniers mois n’aide certainement pas. Les mesures annoncées dernièrement par notre Premier Ministre (recours accru aux caméras de surveillance, raccord des services de police aux caméras de sécurité privées,…) sans parler des projets de la N-VA en la matière (proposition de mettre un cadre juridique autour de l’état d’urgence, état qui permettrait les détentions préventives sans l’autorisation préalable d’un juge ou encore les propositions de la députée du même parti Valérie Van Peel de lever le secret professionnel des travailleurs des CPAS, mais aussi des syndicats, des employés des mutualités et des ministères en cas de soupçons de radicalisation ou de soupçon de participation à des activités terroristes) alimentent certainement un climat de méfiance et mettent durement à mal le vivre ensemble.
Mais il y en a certainement que ça arrange. Car pendant que nous cherchons à mieux nous protéger de l’autre nous perdons de vue certaines menaces fondamentales. Un exemple parmi tant d’autres : les traités de libre-échange tels que le TTIP ou le CETA. Il faut dire que nos politiciens, souvent appuyés par les médias, maîtrisent habilement l’art de tout bon magicien, celui de détourner l’attention. Mais ne soyons pas dupes ! Si la question de la sécurité mérite certainement d’être débattue de manière constructive, n’oublions pas les autres combats qui risquent de mettre tout autant à mal notre modèle de société et le bien-vivre. Première étape donc ce 20 septembre à Schuman à partir de 17h pour une grande mobilisation contre le TTIP et le CETA !