Benoit Baudouin parlait de Time to Go sur Wake up Bruxelles, voici son article:
Le Mouvement de paix belge regroupant l’ICAN, la CNAPD et la Pax Christi Vlaanderen a organisé un grand rassemblement le 20 octobre au Parc du Cinquantenaire en vue de lancer la campagne Time to go. Plus d’un millier de personnes ont participé à cet événement mettant en avant la dangerosité des armes nucléaires américaines entreposées sur notre territoire. Des concerts et des interventions de personnalités se sont succédé toute l’après-midi tandis que des animations étaient prévues afin de sensibiliser le grand public sur la nécessité d’un désarmement nucléaire immédiat.
Les armes nucléaires stockées en Belgique représentent un réel danger
Manifestation de 1983 pour le désarmement nucléaire de la Belgique. Une manifestation similaire, organisée en 1983 par la CNAPD, avait rassemblé pas moins de 400 000 personnes réclamant le désarmement nucléaire de la Belgique. 30 ans plus tard, le combat continue face à ces armes augmentant la probabilité d’une guerre aux conséquences catastrophiques. La radioactivité qui émane de leur explosion provoque des cancers, des malformations, des maladies infectieuses et parasitaires, des tumeurs, des troubles mentaux, des infections de la peau, des dérèglements climatiques,… Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive.
Tant que ces armes existeront, nous serons tous des victimes potentielles. Les arsenaux nucléaires du monde entier représentent une force de frappe 600 000 fois plus puissante que la bombe qui a explosé à Hiroshima. Si une des bombes entreposées sur le sol belge, à savoir une bombe nucléaire tactique de type B61, explosait sur Bruxelles, elle causerait la perte de toute sa population.
La Belgique entrepose environ 20 bombes nucléaires américaines à Kleine Brogel. Ces bombes sont 24 fois plus puissantes que la bombe d’Hiroshima. Du fait de la ratification par la Belgique du Traité sur la Non-Prolifération des armes nucléaires qui oblige ses membres à se débarrasser de leur arsenal nucléaire, leur présence sur notre territoire viole le droit international.
Les accidents impliquant des bombes nucléaires ne sont pas rares. En 2005, une arme nucléaire sous-marine a heurté un récif entrainant des dégâts irréversibles pour la faune et la flore aquatique. Plus tôt dans les années 2000, un autre accident nucléaire a causé la mort de 118 hommes au large de l’océan atlantique. On dénombre au total 50 lieux de par le monde qui ont été dévastés par la pollution émanant des armes nucléaires.
L’entretien de l’arsenal nucléaire est supporté par les citoyens
Lâché de 500 ballons avec de petits mots d’espoir pour la paix et l’abolition de l’arme nucléaireCes armes représentent également un coût non négligeable. Les neufs pays en possession d’armes nucléaires dépensent par an un total de cent milliards de dollars en vue du maintien et de la modernisation de ces armes. Les Etats-Unis dépensent à eux seuls la moitié de ce budget.
Le coût lié au stockage et au renforcement de l’efficacité destructrice de ces armes est supporté par les citoyens. L’Etat belge sera bientôt contraint de remplacer les actuels F-16 par de flambant neuf F-35 afin de permettre le largage de ces bombes nucléaires modernisées. Il incombera aux citoyens belges de payer la note, sachant qu’un seul de ces avions coûte un peu plus de 150 millions d’euro.
Une Convention sur les armes nucléaires doit être adoptée
Quand on parle des armes nucléaires, la mort n’est jamais très loin…Lors du discours de Barack Obama en juin 2013 à Berlin, le Président des Etats-Unis a affirmé pouvoir maintenir de forts moyens de dissuasion et assurer la sécurité de son pays et de ses alliés, tout en réduisant son arsenal nucléaire stratégique d’un tiers. Cette réduction est cependant loin d’être satisfaisante puisque les Etats-Unis garderaient assez de têtes nucléaires pour pouvoir exterminer l’ensemble de la civilisation humaine.
Le processus de désarmement pas-à-pas est beaucoup trop lent et ne conduira pas à un monde sans armes nucléaires. La réduction quantitative de l’arsenal nucléaire est largement dépassée par la modernisation de ces armes. Qui plus est, le développement d’un système de missiles antibalistiques par les Etats-Unis crée un nouveau déséquilibre dans le rapport de force international et empêche donc la Russie de s’accorder avec son homologue américain sur une réduction de l’armement nucléaire. L’unique voie vers un monde dénucléarisé réside dans l’élaboration d’une Convention sur les armes nucléaire qui bannirait ces dernières pour des raisons humanitaires. Cette Convention permettrait de lancer simultanément un procédé de réduction des armes, avec comme objectif final d’arriver à leur éradication totale.