Rencontres pour la Paix furent créées en 1982 par des responsables d’organisations pacifistes qui luttaient en Belgique dans l’Union Belge pour la Défense de la Paix. Entretien avec Jean Verstappen et René-Paul Malevé.
Comment s’est créé le mouvement?
Rencontres pour la Paix furent créées en 1982 par des responsables d’organisations pacifistes qui luttaient en Belgique dans « l’Union Belge pour la Défense de la Paix » (UBDP), elle-même membre du « Conseil Mondial de la Paix » (CMP) dont le siège est à Helsinki. Jusqu’en 1980, ce fut la seule grande organisation internationale ayant comme ONG, un représentant à l’ONU et à l’UNESCO. A cette époque, commençait en Europe la contestation vis-à-vis de l’implantation des armes nucléaires, Pershing II pour les Etats-Unis et Cruise SS-20 pour l’URSS. Certains dirigeants pacifistes estimaient le CMP trop lié à Moscou. D’où la rupture et la création du « Groupement pacifiste occidental pour une Europe dénucléarisée » (END). Cette nouvelle organisation provoqua des divisions dans le mouvement pour la Paix. Il y eut en Belgique, une scission dans l’UBDP et des pacifistes belges, en accord avec le CMP, créèrent « les Rencontres pour la Paix » (RpP).
Votre association a compté des grands noms qui défendaient tous une vision: désarmer pour développer
Ses fondateurs venaient du mouvement ouvrier, son comité était composé de responsables des syndicats FGTB et CSC, de membres du Parti Socialiste Belge (PSB) et du parti Communiste (PC). Le Secrétaire Général du PSB, André Léonard, ainsi que le chanoine Raymond Goor, Président de Pax Christi international et du Comité international pour la sécurité et la coopération, acceptèrent d’en être la présidence d’honneur. Le président exécutif fut Raymond Coumont, alors Secrétaire régional de la CSC du Brabant wallon. Le slogan principal était « Désarmer pour Développer ».
Quels sont vos moyens d’action?
Les RpP organisèrent de nombreuses manifestations internationales, notamment sur la sécurité et la coopération dans la méditerranée, sur la dissolution des blocs militaires et la création d’une Défense européenne. En 2000, fut créée la commission Afrique Centrale, avec la participation de Démocrates Chrétiens. De nombreuses conférences furent organisées avec l’appui de députés européens socialistes.
Quelle vision du monde souhaitez-vous se voir réaliser?
Les RpP furent toujours très liées avec l’Organisation palestinienne et des manifestations sur cette problématique de la Palestine eurent lieu au Parlement européen avec l’aide de la députée européenne socialiste Véronique Dekeyzer.Depuis plusieurs années, RpP lie les problèmes de la guerre avec les problèmes économiques et sociaux. Avec l’offensive de l’ultralibéralisme occidental et la nouvelle confrontation entre les groupes financiers et l’OTAN, d’une part et le groupe de Shanghai (Organisation de la coopération de Shanghai) et le BRICS, (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), d’autre part, nous sommes en présence de deux visions du monde. Pour les premiers, il s’agit d’imposer un ultralibéralisme mondialisé face aux autres qui défendent un monde multipolaire, à la recherche d’une coopération mondiale dans un monde pacifique.
Qu’est-ce que les Amitiés Belgique Vietnam?
RpP soutient également « les Amitiés Belgique Vietnam » (ABV) et dernièrement un colloque européen fut organisé pour les triples 40 ans des Accords de Paris, de l’ouverture des relations diplomatiques entre la Belgique et le Vietnam et de la fondation de notre association ABV. 7 pays européens étaient représentés et une charte fut signée entre ces associations et les absentes furent sollicitées à signer également cette charte destinée à leur gouvernement et à l’Union Européenne. (Cft. Document ci-annexé.)
Quel avenir pour les RpP?
RpP conservent sur le plan international, de nombreux contacts avec d’anciennes organisations du CMP. Et cela, entre-autres par l’édition de notre bulletin pluraliste contenant nos analyses sur les sujets ci-dessus détaillés. Tous les dirigeants sont bénévoles et RpP ne bénéficient d’aucun subside. Une vingtaine de personnes militantes travaillent directement pour les RpP et nous sommes en contact avec un fichier très élargi au niveau belge et international.