Dans le cadre des animations commandées à la CNAPD par la cellule Démocratie ou Barbarie de la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’animation « Terrorisme en questions ? » a pour objectif d’aider les élèves des 4ème, 5ème et 6ème années du secondaire à avoir une vision critique sur le phénomène du terrorisme. Une nécessité après les événements de 2015 dont les médias européens ont beaucoup parlé, générant ainsi la peur et l’incertitude à la population. Discuter sur le terrorisme et aider les jeunes à réfléchir sur ses possibles causes mais aussi envisager les discours diffusés par les médias est donc important pour comprendre la situation politique actuelle. Mais comment travailler un sujet difficile comme celui-ci avec les jeunes ? Comment leur faire comprendre l’importance d’avoir une pensée critique sur les informations diffusées?
Thibault Zaleski, responsable pour les animations de la CNAPD, a peut-être trouvé la formule. Avec une présentation dynamique et très intéressante il a captivé les élèves de la 4° année de l’Institut Communal Marius Renard, le vendredi 29 janvier.
En demi-cercle les élèves sont invités à connaître l’histoire et le travail de la Coordination Nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie, sa lutte pour un monde plus égal, solidaire et sans violence. La différence entre la neutralité est le pacifisme ont été aussi traité avec les élèves. Savoir que le pacifisme est une forme de lutte active, mais sans violence, contre les inégalités présentes dans notre société est une manière de les faire réfléchir sur les différentes possibilités de recherche d’une paix durable. Toutes ces informations sont importantes parce que l’identification de la relation entre l’animateur et le sujet traité est un moyen de clarifier les objectifs de l’animation mais aussi nécessaire pour montrer que chaque discours est construit d’une manière à passer les idées de l’interlocuteur.
Les jeunes passent alors au débat sur le sujet principal de l’animation, le terrorisme. L’animateur leur demande de regarder quelques photos qui peuvent suggérer l’idée du phénomène et ensuite d’écrire ou de dessiner ce qu’est pour eux le terrorisme. Ceci est le moment le plus intéressant de l’animation, où les jeunes parlent de leurs idées et l’animateur les guide afin de trouver plusieurs façons de voir le phénomène. C’est aussi le moment où un des élèves est invité à remplir la « carte mental ». Cette carte est un document où se retrouveront toutes les idées de la classe sur les causes possibles, les moyens et les cibles des groupes dits terroristes, afin de formuler leur propre définition du sujet.
Au début de la discussion, un élève parle de la nécessité des jeunes d’appartenir a un groupe ou une culture où ils se sentent plus connectés et que c’est peut être une des raisons d’engagement des jeunes dans certains groupes violents… D’autre sujets ont été aussi abordé par les jeunes et par l’animateur, comme, par exemple, le terrorisme pratiqué pour une seule personne, pour différentes religions, pour les États. Ce qui a été beaucoup abordé est aussi le lien erroné et problématique que font beaucoup de gens entre personnes qui professent la foi islamique et terrorisme. C’est vrai que le groupe DAESH utilise parfois la religion pour séduire les jeunes à le suivre, mais, dans ce cas, la religion est utilisée d’une façon fallacieuse.
Ce qui a attiré le plus mon attention dans l’animation à l’Institut Marius Renard était le niveau des élèves pendant la discussion. Les idées et les questions étaient très pertinentes. Même le professeur de la classe a été impressionné par l’enthousiasme et la participation de certains élèves.
C’est évident que parler du terrorisme est toujours délicat. Ce n’est pas un sujet simple ! C’est bien plus que des attentats violents et la propagation de la peur, comme certains le croient. Pour comprendre le phénomène, il faut déconstruire certains discours, essayer de trouver son origine et les raisons d’engagement des jeunes dans ses groupes. C’est un travail compliqué mais nécessaire que fournit Thibault Zaleski, animateur de la CNAPD, qui continuera ses animations dans d’autres écoles…
Brunna Alcântara