Après plusieurs années au sein du Conseil d’Administration de la CNAPD et forte de la confiance accordée par l’Assemblée générale du 17 décembre 2019, j’assume depuis lors la fonction de Présidence de la CNAPD. Il me tient tout d’abord à cœur que la CNAPD poursuive son travail de qualité en matière de sensibilisation et de plaidoyer sur les enjeux de la paix et de la démocratie. Le travail réalisé par cette Coordination est d’une nécessité absolue dans le contexte que notre société connaît. Dans un monde parfait, je voudrais que tout un chacun prenne connaissance d’une manière ou d’une autre de ce que nous défendons, des outils développés, de cet autre monde qui se dessine dans nos conversations, … Alors, pendant ces deux années, j’espère voir l’audience de la CNAPD se consolider et s’élargir ; nos partenariats se développer. Il faut que nous soyons entendus. Ensuite, je souhaite travailler avec les membres et organisations membres dans un climat de dialogue et de construction collective. Le modèle de société que nous voulons n’est-il pas basé sur la coopération plutôt que la compétition ? Je tâcherai d’œuvrer à ce que cela se reflète dans nos modes de fonctionnement internes. Enfin, cette année 2020 sera l’année des 50 ans de la CNAPD (oui, tout ça !). Restez attentifs, ça promet de belles activités !Et puis, devenir Présidente de la CNAPD l’année où celle-ci souffle ses 50 bougies, ça pousse évidemment à regarder en arrière. Regarder le chemin parcouru par nos prédécesseur·se·s, la construction de notre Coordination mais aussi de ses revendications. Voir les combats, les petites victoires, les nouveaux points d’attention. Tout ceci est éminemment inspirant, raison pour laquelle, pendant toute l’année, nous vous proposerons dans nos Newsletters une plongée dans les archives de la CNAPD. L’occasion de constater les continuités de nos luttes mais aussi de se rendre compte des changements de contexte. Ces « petites histoires » de la CNAPD vous serons contées par les personnes qui étaient au centre de l’action de la CNAPD à ce moment-là. Je vous recommande ainsi la lecture de l’interview de Pierre Galand qui revient avec Alix sur la grande Manifestation de 1983 contre les Euromissiles, fait marquant du combat de la CNAPD contre l’armement nucléaire et la course à l’armement. Ce combat s’était soldé par le retrait des Euromissiles en 1988 (à l’exception de ceux stationnés à Klein-Brogel).Si vous avez récemment essayé d’aborder la question lors d’un repas de famille (ou toute occasion sociale impliquant de ne pas être dans notre « bulle » militante et pacifiste), vous aurez probablement constaté comme moi que ce combat contre les armes nucléaires paraît bien éloigné des préoccupations de beaucoup. Si tout le monde visualise ce qu’était Hiroshima, qui ressent encore l’angoisse que cela se reproduise ? Le silence autour de cette question nous ferait presque croire que le déploiement nucléaire est raisonnable et maîtrisé. La doctrine de la dissuasion nucléaire aurait-elle fini par endormir les esprits ? Et pourtant, pour reprendre les mots de la Coalition belge contre les armes nucléaires : « le risque d’une guerre nucléaire [est] aujourd’hui plus grand que durant la guerre froide ». Aujourd’hui, de nouvelles doctrines militaires présentent l’utilisation d’armes nucléaires comme acceptable et des mini-bombes nucléaires sont développées dans le but de pouvoir être utilisées « comme avertissement ». Parmi ces mini-bombes, les B61-12 devraient bientôt remplacer les B61 actuellement stockées à Klein-Brogel. La nouvelle campagne #nonukes, présentée dans cette newsletter, rappelle qu’il est grand temps que la Belgique respecte ses engagements internationaux en matière de désarmement.